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Présentation

  • Publié : 29 septembre 2022
  • Mis à jour : 8 juin 2023

L’émergence du tourisme à Menthon à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle :

2 grands facteurs expliquent l’apparition du tourisme à Menthon dans les années 1860 :
• L’exploitation de la source d’eaux sulfureuses :
Les bains romains, perdus en 64 après JC, sont retrouvés en 1865 par le montagnard Borda-Bossana qui éleva rapidement, près de la source, une maison avec un restaurant, 4 chambres, et des petits pavillons de bois pour les bains,
• Le développement des transports rendant Menthon plus accessible :
L’arrivée du bateau à vapeur en 1861 (le "Couronne de Savoie", ancêtre du "Libellule") permit aux Annéciens de venir à Menthon.
L’arrivée du chemin de fer à Annecy en 1866 permit aux Parisiens, Lyonnais ou Grenoblois de se rendre à Annecy.

Dès la fin du XIXe siècle, la commune souhaite la venue de touristes, ce d’autant plus que l’arrivée du chemin de fer à Annecy, en permettant l’acheminement des vins du Sud et de Bourgogne en Haute-Savoie, déstabilise fortement l’économie menthonnaise, à l’époque très orientée vers la vigne.

En 1899, est ainsi terminé un chemin reliant les nouvelles installations du port à l’établissement thermal et au chalet restaurant installés par la "Nouvelle Société des Bains de Menthon". Celui-ci, facilitant la venue des curistes, aidera également à attirer les premiers touristes.

Fin XIXe, Menthon ne compte pas encore d’hôtels en tant que tels, ni de résidences secondaires : on sait qu’à cette époque, par exemple, les visiteurs d’Hippolyte Taine logeaient à Talloires ou à Veyrier.

La première résidence secondaire fut édifiée au début du siècle, en 1903, sur le roc de Chère, au-dessus du Palace, par un curé qui construisit également une chapelle avec une statue à l’effigie de son saint patron, Saint Joseph. La chapelle fut détruite quelques années plus tard et la statue, jetée dans le lac, doit reposer par 100 ou 200 mètres de fond.

Les premiers hôtels apparaissent à Menthon au début du XXe, avec notamment :
• L’Hôtel des Bains :
Il s’agit de l’ancienne caserne des douaniers. Ces derniers surveillaient la grande zone franche partageant la Haute-Savoie en deux, des contrebandiers passant notamment par le Veyrier (au fameux col des contrebandiers). La caserne fut transformée en "Hôtel des Bains" en 1897.
• L’hôtel Beau Séjour :
En 1904 fut posée, toujours au port, une plaque pour l’hôtel Beau Séjour.
• Le Pavillon des Fleurs et l’hôtel des Glaïeuls :
En 1905, la mairie fut saisie de demandes pour poser au port de Menthon des plaques-enseignes concernant deux hôtels : le Pavillon des fleurs, situé au port, et l’hôtel des Glaïeuls, situé à Presles. La pension de famille "Les Charmilles" existait également, mais, à l’époque, elle se trouvait officiellement sur la commune de Veyrier.


• Le Palace :
Le Palace fut construit en 1908.
L’emplacement des plaques-enseignes met en évidence que la majorité des touristes arrivaient à cette époque à Menthon par le lac avec les services de bateaux.

En 1913, la commune de Menthon demande à être classée "Station touristique et hydrominérale" auprès de la Préfecture mais le classement fut refusé car il y avait des obligations à remplir : outre le téléphone, le télégraphe, l’eau et l’électricité, la commune devait bénéficier d’un médecin… qu’elle n’avait pas !

Ainsi, avant la Première Guerre mondiale, Menthon ne compte que quelques hôtels (le Palace, Beau Séjour, les Bains, les Glaïeuls et le Pavillon des Fleurs). A la même période, émergent les premières locations de meublés chez l’habitant. On sait ainsi qu’André Gide résida quelques mois route des bains.

L’âge d’or du tourisme menthonnais pendant l’entre-deux guerres :

Le tourisme menthonnais connaît un véritable essor après la fin de la Première Guerre mondiale, malgré la fermeture des bains en 1920.

En 1921, suite à un renouvellement de la demande de Menthon à être classée station touristique (précisant que Menthon était "le Nice de la Savoie"), le décret préfectoral de classement de Menthon paraît le 13 août.

Le 25 août de la même année, moins de deux semaines suivant la parution du décret, le conseil municipal décide de mettre en place la perception d’une taxe de séjour… ne faisant ainsi pas mentir l’adage qui veut que les savoyards jettent de l’argent par les fenêtres… mais vers l’intérieur des maisons ! Cette taxe de séjour finance, entre autres, l’aménagement des chemins, l’arrivée de l’eau potable dans les hameaux des Moulins et de Presles, ainsi que la construction d’un bâtiment communal.

La taxe de séjour donne des renseignements précis sur la fréquentation touristique à Menthon. Cette fréquentation est sans commune mesure avec Annecy ou Chamonix (qui collectent en 1936 respectivement 4 fois et 10 fois plus de taxe de séjour que Menthon), mais elle est beaucoup plus stable : Menthon a moins de touristes, mais des touristes fidèles qui séjournent pour une longue durée.
L’association "Les Amis de Menthon", créée en 1934, avait pour but l’embellissement et le développement de Menthon. Formée d’estivants et de personnes possédant une résidence secondaire, elle finança notamment les corbeilles et vasques de fleurs fixées sur le mur côté lac de la promenade d’Orlyé.

A la veille de l’entrée dans la Seconde Guerre mondiale, aidée par l’apparition des congés payés en 1936, Menthon compte alors 15 hôtels et pensions de familles, et 51 meublés, représentant au minimum 300 chambres (dont près de la moitié pour le Palace). Rapporté à la taille de la commune, ce nombre de chambres indique clairement la place importante prise par le tourisme à Menthon.

Il existait à l’époque 5 catégories d’établissement.
• En catégorie 3 et 4 (c’est-à-dire avec des chambres sans eau chaude et des salles de bain communes), on retrouve les appartements Arragain & Portier par exemple, ainsi que la Vallombreuse aux Moulins, la Maison Paisible aux Choseaux, Les Pins en face de la mairie, le Presbytère, etc.
• En catégorie 2 (c’est-à-dire avec des chambres avec lavabos ayant de l’eau chaude, et parfois des salles de bain privatives), on retrouve les Charmilles, Beau Séjour, la Source, les Glaïeuls, la Ginko Biloba, puis le Pavillon des Fleurs, les villas de l’immobilière savoyarde.
• Menthon n’a aucun établissement répertorié en catégorie 1.
• Hors classe : le Palace.

La transformation du tourisme à Menthon après la Seconde Guerre mondiale :

En 1943, Menthon devient Menthon-Saint-Bernard. Le tourisme dans la commune change de visage : les propriétaires de résidences secondaires remplacent peu à peu les "touristes" à proprement parler.

La Seconde Guerre mondiale a profondément marqué l’industrie hôtelière qui, après avoir tourné au ralenti pendant la guerre, ne voit pas renaître le tourisme des années 30. L’apparition de normes sanitaires et de sécurité de plus en plus contraignantes forcent de nombreuses pensions de famille à fermer, et beaucoup d’établissements cessèrent leur activité définitivement, comme les Charmilles, la Source, la Maison Paisible, etc. Presque tous les hôtels sont transformés en appartements.
Entre 1959 et 1975, toutes les villas de l’immobilière savoyarde, dans le hameau de Presles, furent vendues… dont 12 pour la seule année 59 !

La construction de maisons prend également son essor à la fin du XXe siècle et de nombreuses familles, lyonnaises ou parisiennes, viennent prendre leur quartier d’été sur les rives du lac : les plus anciens se souviennent bien des "débarquements" de ces familles dès le début du mois du juillet.

En 2009, Menthon compte 273 résidences secondaires dans la commune et on estime la population touristique à plus de 2 000 personnes par an : la population de la commune fait donc plus que doubler l’été ! Venant principalement de la région parisienne, lyonnaise, ou du Sud, on compte également de plus en plus d’Allemands et d’Anglais.
Descendants de familles menthonnaises dispersés partout en France, retraités menthonnais partis dans le Sud ou citadins des régions parisiennes et lyonnaises, tous types de touristes viennent à Menthon pour profiter des montagnes et du bord du lac.

Le regain du tourisme à Menthon aujourd’hui :

Aujourd’hui, l’attrait touristique du village se confirme : Menthon compte 238 résidences secondaires et 101 hébergements touristiques.

En nombre de lits, les hôtels (Beau Séjour, Pavillon des Fleurs et Palace) et le camping (le Clos Don Jean) représentent près de 40% de la capacité d’accueil (20% chacun environ). Les 60% restants sont des meublés de tourisme et des locations de particulier à particulier via des plateformes numériques (Airbnb, Abritel, ...).

Avec l’accélération des nouveaux usages, le défi pour Menthon est de concilier l’augmentation de la fréquentation touristique et la qualité de sa vie de village.